Longueur

 

La longueur des cheveux pour les femmes comme pour les hommes varie durant les périodes historiques.

Au Japon, à l’époque Heian (794/1185) les femmes de la noblesse portent leurs cheveux libres & très longs (180 à 200 cm).
C’est un critère de  beauté & un signe de classe sociale. Les dames d’honneur doivent les nouer & les paysannes les portent courts ou attachés.
Le lavage & le séchage durent une journée, ils ne se font qu’une fois par mois. Elles utilisent de l’eau de riz ou du macérat de plantes. Elles les peignent plusieurs fois par jour & les parfument à l’encens.

En Chine les soins apportés à la chevelure sont recommandés par Confucius ( 551-470 av JC) : « Comme le corps, le cheveu & la peau ont été reçus de nos parents, nous ne devons pas oser leur faire de dommage ».
Ne pas s’y conformer est perçu comme un signe de maladie. On utilise le cedrela pour rincer le cheveu après l’avoir lavé. Agréablement parfumé il en stimule la croissance.

La manière de se coiffer peut aussi marquer aussi le statut social, l’appartenance à un groupe ethnique, une profession ou une religion.
Durant la période Ming (1368-1644), les Hans qui sont majoritaires en Chine, portaient leurs cheveux peignés en arrière avec le front rasé.
À l’arrivée de la dynastie Qing d’origine mandchoue (1644-1911) l’obligation est faite à tous les hommes de se raser la moitié de la tête & les tempes & de porter le reste des cheveux en une longue tresse dans le dos. Cet acte de soumission, puni de peine de mort en cas de refus, a imposé ce style de chevelure durant presque trois siècles.
Les femmes mandchoues réalisent des coiffures ornementées. De nombreux bijoux en pierres précieuses, or & plumes agrémentent ces chignons. Les petites filles ont une tresse dans le dos parée d’un bijou à la pointe. L’ornement du cheveu a eu une place prépondérante tout au long de l’histoire de la Chine & quelques soient les groupes ethniques. Il perdure encore actuellement dans plusieurs régions.

Pour pallier au déficit naturel de longueur, le recours aux extensions est utilisé.
L’histoire des extensions de cheveux remonte à l’époque des égyptiens.
Contrairement à la croyance populaire, les extensions n’étaient pas seulement utilisées pour les cheveux clairsemés.
En réalité, elles étaient utilisées comme parures ornementales pour les deux sexes. En plus de l’aspect coquetterie, les perruques avaient un autre but. Pour éviter les infections à cause des poux, les égyptiens de la gente masculine se rasaient la tête & portaient des perruques pour se protéger des divers éléments.
Les égyptiens se servaient de laine teinte & fixaient les extensions en utilisant de la résine végétale & de la cire d’abeille. Cléopâtre est le personnage historique porteur de perruques le plus célèbre . Le bleu paon était sa teinte préférée.

Traditionnellement les femmes africaines de certaines ethnies portaient déjà des extensions comme les femmes du peuple Mbalantu de Namibie. Les rajouts capillaires étaient fixés au cheveu avec un fil. Elles semblent être les véritables précurseurs de cette mode.

Le marché du cheveu est actuellement florissant. Celui de l’exportation de cheveux indiens est estimé à une valeur d’environ 393,5 millions de dollars par an, avec un taux de croissance annuel entre 10 & 30 pour cent. L’Afrique est un marché privilégié. Les plus gros importateurs sont : le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Ghana, le Congo, l’Angola & l’Afrique orientale.

Au fil du temps, les pays asiatiques ont appris à traiter & à fabriquer des extensions de cheveux d’origine indienne pour les vendre partout dans le monde. Ce sont les Coréens qui les premiers ont tiré parti des quantités énormes de cheveux récoltés dans les temples indiens. Les Indiens se sont ensuite positionnés sur ce marché puis les chinois s’en sont emparés.

Aujourd’hui il existe différentes techniques pour poser les extensions : les extensions à chaud par fusion de kératine , les extensions à clips, les extensions à froid avec anneaux ou fils élastiques, les extensions tissées & les extensions en bandes adhésives.

Auparavant les extensions étaient de véritables ornements, de vraies parures que l’on décorait avec des perles, des pierres précieuses ou encore du fil d’or, elles sont aujourd’hui encore le moyen de se sentir belle & conforme à l’image véhiculée par la mode.

La longueur des cheveux, véritable langage historique & sociétal se déchiffre avec curiosité. Il reflète un rapport très fort à l’apparence.
Je porte mes cheveux à différentes longueurs.
Selon le besoin que j’en ai pour réaliser mes travaux je les fait couper & je garde les mèches. « Le voile noir » & l’installation « La panoplie de Pénélope » sont confectionnés avec ces mèches.