Tresse

La tresse est peut-être un type de coiffure utilisé depuis la préhistoire.
Les statuettes de la Dame de Brassempouy ou de la Vénus de Willendorf datant de plus de 20 000 ans ont sur le crâne des motifs gravés qui pourraient évoquer des tresses.
Dans l’antiquité, l’Egypte & la civilisation Nok les ont pratiquées.
Double, elle est considérée comme la coiffure typique des Amérindiens.
Multiple, elle l’est de nombreux peuples africains tels que les Wolofs, les Fangs, les Peuls, les Akans, les Mandingues, les Massaïs, les Yorubas, les Bantous, les Bamilékés etc.
Unique & enroulée autour de la tête elle renvoie aux populations slaves.

La tresse ou natte, consiste à entremêler trois mèches de cheveux soit avec l’ensemble de la chevelure, soit avec une chevelure séparée en deux ou bien en une multitude de petites tresses. Elle peut être agrémentée de rubans ou de perles. Elle peut aussi servir de base à des sculptures capillaires comme celles réalisées par l’artiste ivoirienne féministe Laetitia Ky ou l’artiste macédonienne Trendafilka Kirova.

La tresse est liée au symbolisme du trois. Le dessin de la natte évoque aussi celui d’un épi de blé. La tresse est alors symbole de fertilité.

La coiffure tressée peut informer sur le statut social de la personne qui la porte. Chanteur de hip hop ou de rap, jeune fille de bonne famille se reconnaissent grâce à elle. Chez les Soninkés, les tresses indiquent si la femme est une nouvelle mariée, une jeune fille vierge, une veuve, une nouvelle accouchée etc… En Russie la tresse unique n’est portée que par les jeunes filles car elle est signe de virginité. Une fois mariée la femme porte deux tresses.

En Chine le port de la tresse pratiqué par les Mandchous de façon traditionnelle fut imposé à tous les Hans lorsqu’ils prirent le pouvoir & fondèrent la dynastie des Qing. Ce que les Hans refusèrent au début ce fut surtout le rasage du front & du dessus de la tête. Ils étaient habitués des enseignements de Confucius pour qui les cheveux étaient transmis par les ancêtres, étaient sacrés & les couper était irrespectueux.
Mais le choix imposé entre tête rasée ou tête coupée les incita à accepter cette coiffure qui devint symbole de leur soumission au nouveau pouvoir. Seuls les moines bouddhistes qui se rasaient entièrement la tête & les moines taoïstes qui ne se rasaient pas furent exemptés.

Dans le monde occidental, des discrimination à l’embauche ou à l’obtention d’un logement ont été observées envers les personnes portant des tresses. Dénoncés par les mouvements de défense des Afro-américains cela a provoqué la promulgation en janvier 2019 du Crown Act, une loi qui interdit la « discrimination raciale fondée sur les cheveux » en Californie.

Isis Brantley faisait des tresses africaines depuis une dizaine d’années au Texas quand elle a été arrêtée en 1997 par ce qu’elle n’avait pas de licence de cosmétologie. Emprisonnée, elle a perdu sa maison. Libérée elle s’est battue contre le gouvernement pour faire changer ces règle absurdes. En 2015 le gouverneur du Texas signe une loi exemptant les tresseurs d’obtenir une licence de cosmétologie pour exercer dans l’état & présente ses excuses à Isis Brantley. Cette dernière continue de militer pour le port naturel des cheveux pour les personnes afro-américaines.